Amritsar est aux Sikhs ce que la Mecque est aux musulmans, une ville sainte. Une fois dans sa vie, il faut avoir accompli un pélerinage au temple d'or.
Concerts de klaxons, enchevêtrements de vélos, de rickshaws et de carrioles tirés par des chevaux nous accueillent. Premières images d'une ville grouillante, bouillonnante de vie. Une ambiance oubliée depuis notre exil dans le reposant Himachal Pradesh. La vérité indienne repointe son nez. Dans les rues, des barbes épaisses sur des visages souriants dressés d'un turban solidement emmailloté. Les sikhs, une religion déconcertante.
Sur le chemin du temple d'or, nous nous arrêtons devant des poussins en cage. A la suite de modification génétique, ils arborent des couleurs étrangement différentes du jaune habituel. En fait, les teintures rafraîchissantes ne sont pas que pour les saris des femmes hindoues...
Nous nous approchons de l'enceinte du temple dont un des sommets dorés flotte au-dessus de la rue terne et crasseuse. D'autre domes d'un blanc angélique tranchent avec les ruelles brouillones que nous foulons. Nous nous déchaussons, mettons un foulard sur le crâne et pénétrons dans l'enceinte sacrée. Une musique hypnotisante enrobe le lieu saint et des centaines de fidèles tournent autour du lac artificiel rectangulaire. Certains se purifient dans ses eaux et d'autre font la queue pour visiter le temple doré.
Cette religion relativement neuve est définitivement déconcertante mais nous offre un joyau d'architecture, un temple recouvert de feuilles d'or étincelantes, des pélerins richement colorés de turquoise, de rose et d'orange baignés dans cette aura religieuse et musicale.
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mardi 2 octobre 2007
Le pélerinage des Sikhs au temple d'or
Par dorian le mardi 2 octobre 2007, 11:01 - TDM-Inde
dimanche 19 août 2007
La ville bouillonnante de Shanghai
Par dorian le dimanche 19 août 2007, 15:05 - TDM-Chine
Depuis l'autoroute, au loin, nous apercevons les colosses de béton et de verre du quartier florissant du Pudong. C'est précisément ce quartier qui a entamé sa métamorphose il y a une vingtaine d'années et continue son ascension à grands coups de capitaux étrangers. C'est aujourd'hui le poumon économique de la Chine ; pas mal pour un quartier qui était recouvert de terres marécageuses une trentaine d'années en arrière !
Il faut dire que depuis 1990 le taux de croissance annuel dépasse les 10%, un véritable paradis pour capitalistes pendant que le gouvernement tente vainement de concilier une politique communiste dans une ville aux antipodes de cette conception. Un fossé grandissant entre les néo-capitalistes chinois et leurs compatriotes conducteurs de rickshaws ou vendeurs de légumes est visible à chaque coin de rue. Malgré les contradictions effarantes et difficilement acceptables, la découverte de la ville est poignante.
Nous errons entre les tours de verre. Certaines sont en cours de finition et d'autres ne sont pas encore sorties de terre. De grandes haies de bois délimitent les chantiers avec une représentation virtuelle des futurs gratte-ciel prévus dans le quartier. De l'autre côté de la rive à l'extrémité du Bund (rue piétonnière le long du fleuve), un autre projet démentiel est en cours, la construction du port de Shanghai. Un projet qui devrait être terminé pour l'exposition universelle de 2010 qu'organisera la ville.
La balade nocturne sur le Bund est enivrante, les bâtiments de l'autre rive se parent de multiples couleurs tandis que les bateaux restaurants et les bateaux publicitaires font des allers et venues sur le fleuve. Ils ont remplacé l'activité diurne des péniches et des navires marchands.
Le développement de la ville est récent mais ses quartiers ont déjà leur histoire et leur singularité. Les quartiers de la vieille ville et de la concession française offrent de sympathiques moments de détente avant de prendre le Maglev pour rejoindre l'aéroport. Le premier train au monde à lévitation magnétique. Pas de rails et une vitesse de croisière démentielle de 430km/h ! Plus d'excuse pour ne pas arriver à l'heure au boulot !
Avant de quitter Shanghai, nous sautons dans l'ascenseur qui nous propulse dans la seconde sphère de la tour de la perle orientale. Une vue magique sur un Shanghai effervescent. Nous apercevons plusieurs lopins de terre qui se transformeront, dans un avenir plus ou moins proche, en autant de projets pharaoniques.
samedi 23 juin 2007
l'expérience transsibérienne
Par dorian le samedi 23 juin 2007, 15:27 - TDM-Russie
Il est des voyages qui marquent ceux qui les vivent, il est des voyages qu'on aimerait qu'ils durent et pour lesquels le mot "fin" arrive trop vite, il est des voyages qui vous confortent dans l'envie de découvrir le monde et de rencontrer les gens qui le composent ; le périple en transsibérien est forgé dans cet acier-là. J'écris ces quelques mots pour vous le faire partager et surtout m'y replonger.
77 heures de train, une trentaine d'arrêts d'à peine quelques minutes, 5185 kilomètres parcourus, quelques villes aux sonorités russes telles que Iekaterinbourg, Omsk, Novossibirsk, Krasnoïarsk, Irkoutsk. Tous ces arguments feraient pâle figure sur une brochure touristique et ne feraient pas vraiment rêver le voyageur adepte de lieux exotiques. C'est pourtant bien sur ce train que j'embarque le 18 juin à 23h25, voie 3, wagon 7, couchette n°17.
Sur le quai, je cherche quelques routards étrangers pour faire un brin de causette, je tombe sur Tom et Mark, 2 cousins hollandais partis pour 10 mois loin du vieux continent. En vérifiant nos billets, on s'aperçoit qu'on est dans le même wagon, voilà une bonne nouvelle. On charge nos sacs sur les épaules et on s'approche de l'entrée de notre wagon. Plusieurs personnes attendent que la contrôleuse autorise l'accès au train. En scrutant les visages, on s'aperçoit que les trois quarts des voyageurs de ce wagon sont européens. A nous trois, il faut ajouter, Henrik et Valérie, frère et soeur hollandais partis s'oxygéner 6 semaines, 2 finlandaises, 2 suédois Gustav et Jonas, Hugh s'éloignant pour quelques mois de son île britannique et Beckie, intrépide anglaise qui après la découverte de l'Asie orientale rentrera par la route de la soie en traversant le Pakistan et l'Iran.
A l'inverse d'un voyage classique en avion ou en train où chacun reste dans son coin à lire, à écouter de la musique ou à dormir, on sait qu'on va passer un bon bout de temps ensemble. La timidité est rangée au fond du sac, et chacun fait connaissance des autres. Pour ma part, j'ai soif de parler après ma semaine silencieuse passée entre Saint-Pétersbourg et Moscou.
Chaque compartiment est composé de 4 couchettes dans ce wagon de 2nde classe. Je partage le mien avec une russe, les 2 couchettes du haut resteront vides tout le trajet. La communication est vite limitée puisqu'elle ne parle ni anglais, ni français et que je ne parle pas russe. Je passe beaucoup de temps avec mes nouveaux compagnons et les sujets de discussion ne manquent pas. On refait l'Europe et le monde, on compare nos différentes coutumes et nos itinéraires, on expose nos différentes expériences de voyage, on discute de beaucoup de sujets comme si on était de vieux amis et on se prend quelques bons fou rire.
On compte les heures qui nous séparent du prochain arrêt en répétant sans cesse à Nathalia, notre reponsable de wagon : "zdyess Irkoutsk?" ( "ça y est, on arrive à Irkoutsk ?" ). Elle répond invariablement "Nyet". Sur le quai, des vendeurs ambulants s'agitent à notre descente du train. Ils nous proposent des plats préparés, des fruits, des sucreries et la concurrence est rude entre eux. Quelques échoppes complètent le tableau de la gare avec un choix plus étoffé d'aliments, nouilles chinoises instantanées, chocolat, yaourts, gateaux secs. Les nouilles remportent un franc succès et constitue le repas de base de notre voyage.
Hormis se laver car il n'y a pas de douches dans les wagons, on "vit" dans le transsibérien et il serait dommage de s'en priver quand on sait qu'on peut embarquer pour 7 jours (149h) dans ce type de train afin de relier Moscou à Vladivostok sur les berges de la mer du Japon. Avec ses 9289km, voici la plus longue voie ferrée du monde.
Sa naissance remonte à 1891 lorsque Alexandre III approuva l'idée d'une ligne transsibérienne permettant de désenclaver un certain nombre de régions et relier le lointain orient à l'occident. Les travaux furent découpés en 7 secteurs et commencèrent simultanément. En échange de travaux colossaux, les premières liaisons furent mises en service en 1900. Le transsibérien fut présenté la même année lors de l'exposition universelle de Paris. Depuis, la ligne a été complétée par de nombreuses ramifications et par son électrification.
En dépit de la lenteur du train, le temps passe vite à bord. Les kilomètres défilent et les paysages se succèdent. Au lever de la quatrième nuit, le train ralentit et s'arrête une dernière fois. Le panneau avec l'inscription cyrillique d'Irkoutsk apparaît au travers de la fenêtre. C'est l'heure des douloureux "au revoir" mais le voyage continue. On se souhaite bonne chance en espérant se revoir et chacun se disperse dans la foule venue accueillir les siens.
Le Transsibérien est une superbe aventure et une expérience humaine avant tout. Le fait d'avoir vécu en espace clos pendant ces dizaines d'heures a densifié les relations et a amplifié les émotions, il m'a surtout montré à quel point j'aime le voyage et pourquoi je suis là. Sac sur le dos, les batteries chargées à bloc et le sourire vissé au visage, je repars pour la suite de mon voyage.
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